Zevetiev est venu au monde un terne jour de septembre 1927 à Rock Island, Illinois, USA au sein d'une famille d'immigrants ukrainiens ayant fui de fraiche date la sovietisation de leur patrie. Cette fuite devait déposséder les Zilogvitch de leurs derniers biens pour les mener au centre des états-unis avec l'espoir d'un nouveau départ. C'est donc dans une pauvre masure abritant un modeste jeune couple et leur fille Nathalia de 2 ans que Zevetiev voit le jour.
La crise de 29 donnera paradoxalement à l'enfance du jeune Zevetiev un semblant de normalité en plongeant une part importante de leurs concitoyens dans la pauvreté si ce n'est la misère. Cette enfance de manques et de privations dans une Amérique sinistrée par la crise développera chez le jeune Zevetiev un sens profond de la valeur de la propriété et de son pendant abstrait, l'argent.
La modeste situation familiale des Zilogvitch écartant toute perspective d'étude, l'adolescence de Zevetiev aura pour cadre une petite affaire de confection. Employé comme commis dans cette boutique tenue par un immigrant ukrainien, Zevetiev démontre rapidement d'indubitables aptitudes dans la vente et le commerce. Alors que l'Europe s'embrase, Zevetiev gagne ainsi une place d'apprenti vendeur dans cette même boutique.
Au sortir de l'adolescence, Zevetiev présente physiquement tous les caractères propres aux Zilogvitch. Son svelte mètre quatre vingt dix de blond aux yeux bleus électriques tout comme sa coupe en brosse et ses traits confèrent à sa personne un charme certain qu'il emploie d'ailleurs avec un indiscutable efficacité dans sa nouvelle carrière de vendeur itinérant. Il prend de loin en loin des nouvelles des siens sans pour autant manquer les célébrations familiales telle que la Pâque orthodoxe ou encore le mariage de sa soeur Nathalia avec un éleveur local de souche hongroise.
Dans cette période pleine d'espérance que fut l'après guerre et le début des trente glorieuses, les affaires marchent si bien que Zevetiev s'établit à son compte et démarre même une franchise. C'est dans cette période de fastes qu'il épousera une de ses stylistes. Son affaire s'étendra durant la guerre froide au point de constituer la première franchise de l'Illinois au début des années quatre vingt. Dans le même temps il aura su transmettre à ses deux filles, Wendy et Jennifer, son savoir faire commercial pour finalement leur laisser les rênes au début des années quatre vingt dix.
C'est un courrier qui tire ce vieil homme de quatre vingt ans aux cheveux blanc mais à l'oeil vif et encore en forme de sa paisible retraite pour l'amener, à Paris, gare de l'Est un matin de 2008.
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